Qu’est-ce que l’efficacité énergétique en entreprise ?
L’efficacité énergétique en entreprise consiste à utiliser moins d’énergie pour produire la même quantité de biens ou services. Elle vise à tirer le meilleur parti de chaque unité d’énergie consommée. Cela peut se faire en utilisant des technologies plus performantes ou en rénovant les infrastructures.
Attention à ne pas confondre efficacité et sobriété énergétique : l’efficacité énergétique modifie les équipements et/ou les bâtiments, tandis que la sobriété énergétique limite volontairement la consommation en réduisant les usages non essentiels. Par exemple, cela peut être de réduire les horaires de fonctionnement des équipements ou d’encourager les employés à éteindre les appareils quand ils ne sont pas utilisés.

Quels sont les enjeux de l’efficacité énergétique en entreprise ?
Les enjeux réglementaires : se conformer aux obligations du décret tertiaire
Les entreprises doivent également s’aligner avec un cadre réglementaire de plus en plus strict en matière d’efficacité énergétique. En France, le décret tertiaire impose des objectifs progressifs de réduction de la consommation d’énergie pour les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m2 :
- – 40 % d’ici 2030,
- – 50 % d’ici 2040,
- – 60 % d’ici 2050.
Les assujettis peuvent également opter pour une baisse des consommations en valeurs absolues (définies par arrêtés).
Ces obligations sont renforcées par le décret BACS, qui exige l’installation de systèmes d’automation et de contrôle des bâtiments d’ici janvier 2025 pour suivre et optimiser la consommation énergétique.
Les enjeux environnementaux : contribuer à la décarbonation de l’économie
Sur le plan environnemental, l’efficacité énergétique joue un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Réduire la consommation d’énergie permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la décarbonation de l’économie. En France, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte fixe des objectifs ambitieux, comme la réduction de 30 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030 et la diminution de 50 % de la consommation d’énergie finale d’ici 2050. La mise en œuvre de ces actions est soutenue par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
Comment améliorer l’efficacité énergétique en entreprise ?
Une approche méthodique est indispensable pour réussir l’optimisation de l’efficacité énergétique en entreprise. Cela passe par plusieurs étapes clés :
- Réaliser un audit énergétique ou un bilan carbone : cette première étape permet d’identifier les principaux postes de consommation d’énergie au sein de l’entreprise. Les équipements de chauffage, d’eau chaude, de refroidissement, les processus industriels, ainsi que l’éclairage et la ventilation sont souvent les plus énergivores. Dans les bâtiments mal isolés, les systèmes de chauffage et de climatisation peuvent représenter une part importante de la consommation énergétique. Les processus industriels, tels que les machines de production ou les systèmes de refroidissement utilisés dans certaines industries (comme l’agroalimentaire ou la chimie), peuvent aussi être de grands consommateurs d’énergie. L’audit permet de cibler précisément ces sources de consommation excessive et d’identifier les actions prioritaires à mettre en œuvre pour les réduire.
- Définir une stratégie et un plan d’actions : une fois l’audit réalisé, il est essentiel d’établir une stratégie énergétique claire avec des objectifs à court, moyen et long termes. Cette stratégie peut inclure des interventions sur les infrastructures, telles que l’amélioration de l’isolation des bâtiments pour réduire les besoins en chauffage et en climatisation, et le remplacement des équipements obsolètes par des modèles plus performants et économes en énergie. Par exemple, l’installation de systèmes de régulation automatique pour le chauffage, la ventilation et la climatisation (CVC), ou la modernisation des processus industriels pour qu’ils consomment moins d’énergie tout en maintenant leur efficacité.
- Mettre en œuvre les actions correctives : les actions correctives peuvent inclure l’installation de nouvelles technologies, telles que des systèmes de gestion de l’énergie (SGE) qui permettent de mieux contrôler et optimiser la consommation d’énergie en temps réel. Pour le chauffage et le refroidissement, il est recommandé d’installer des pompes à chaleur, qui sont plus efficaces que les chaudières traditionnelles, ou des systèmes de refroidissement adiabatique, qui consomment moins d’énergie que les systèmes de réfrigération classiques. Il est également intéressant de vérifier si un réseau de chaleur ou de froid passe à proximité du bâtiment. Dans les processus industriels, le remplacement des moteurs électriques par des modèles à haute efficacité, la récupération de chaleur fatale pour la réutiliser dans le processus de production, ou encore l’automatisation des systèmes pour éviter les gaspillages, sont autant de mesures qui peuvent être mises en œuvre.
- Suivre et analyser les résultats : une fois les actions mises en place, il est crucial de suivre régulièrement les résultats pour s’assurer que les objectifs d’efficacité énergétique sont atteints. L’utilisation de systèmes de monitoring énergétique permet de collecter des données précises en temps réel, facilitant l’analyse et l’ajustement des stratégies en fonction des performances observées. Ce suivi continu permet non seulement de garantir l’efficacité des mesures prises, mais aussi d’identifier de nouvelles opportunités d’amélioration, comme l’optimisation des horaires de fonctionnement des équipements ou l’intégration de nouvelles technologies.
Quels sont les dispositifs de financement pour améliorer l’efficacité énergétique d’une entreprise ?
Pour soutenir les entreprises dans leurs démarches d’amélioration de l’efficacité énergétique, plusieurs dispositifs de financement sont disponibles :
- Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : ce dispositif incite les entreprises à réaliser des actions d’économies d’énergie en leur permettant de bénéficier de primes ou des aides. Les CEE peuvent financer une partie des investissements nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, des équipements, ou des processus industriels.
- Les appels à projets de l’Ademe et autres aides nationales : l’agence de la transition écologique lance régulièrement des appels à projets pour financer des initiatives innovantes en matière d’efficacité énergétique. Ces projets peuvent concerner divers secteurs, comme l’industrie, le transport, ou le bâtiment.
- Les aides locales et européennes : en complément des dispositifs nationaux, il existe des aides locales, proposées par les régions ou les collectivités territoriales, ainsi que des fonds européens. Par exemple, les fonds structurels européens peuvent être mobilisés pour financer des projets de grande envergure visant à réduire la consommation d’énergie et à favoriser l’utilisation des énergies renouvelables.




